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3. Ressources

  • Photo du rédacteur: Alexandra Hamon
    Alexandra Hamon
  • 7 oct.
  • 4 min de lecture
art.3 autour de "L’Alchimie du Vivant" - cycle d’explorations corps-esprit où se tissent mouvement, conscience et présence -
art.3 autour de "L’Alchimie du Vivant" - cycle d’explorations corps-esprit où se tissent mouvement, conscience et présence -

 Après avoir effleuré, dans le premier article, ce que « vivre humain » met en jeu, et dans le second, la puissance du mouvement comme terrain de transformation, une nouvelle exploration s’invite.


Aujourd’hui, un autre geste

- Ouvrir la porte des ressources, là où l’appui devient mouvement et où le mouvement révèle l’appui -


Qu’est-ce qu’une ressource ?

Une ressource, au sens large, est ce qui permet à la vie de se manifester et de se déployer.

Sans ressource, pas de vie.


Elles s’inscrivent dans un vaste tissus-tissage.


Elles sont celles de Gaïa, la Terre vivante, qui nous soutient et nous nourrit de ses cycles, de ses éléments, de sa respiration planétaire.


Du méga-macro de l’univers, toujours en expansion.

Du nano-micro de nos tissus corporels, de la mousse, de la terre…

là où la vie "meurt- naît" à chaque instant.


Nos ressources internes s’enracinent dans ce flux global.


Dans le corps dansé, à travers le Flowa Training et l’intermodalité créatrice, nous pouvons les rendre palpables, manifestes.


Improviser un geste, passer du corps au dessin, à l’écriture, avec sens et dans plusieurs sens, c’est révéler les forces sensibles qui circulent déjà… et en réveiller d’autres, encore en sommeil.

C’est rendre visible l’invisible, ouvrir et clarifier des canaux, tisser de nouvelles connexions neuronales, créer de nouvelles mémoires.


Ces mouvements agissent autant dans le très concret (nos appuis, nos choix, nos relations) que dans le très subtil (la qualité de notre présence et de notre reliance au vivant).


Une ressource, finalement, on ne la possède pas… et on la possède quand même.


Dans le sens où nous avons la responsabilité de nous y intéresser, de l’approcher avec curiosité et humilité, de la solliciter : en somme, la responsabilité de vivre humain.


On peut la convoquer, la créer, s’y appuyer.

Elle est à la fois soutien, tremplin et pierre de gué sur les chemins mouvants de la vie.



Ressentir, identifier, valoriser

Dans le mouvement, le contraste est une clé :

- entre poids et légèreté ;

- entre appui et déséquilibre ;

- entre contraction et expansion.


Ces contrastes nous aident à identifier nos ressources

qu’est-ce qui nous soutient ? qu’est-ce qui nous freine ?


Antonio Damasio a montré combien nos décisions, même les plus rationnelles, reposent sur des marqueurs somatiques : la mémoire du corps qui garde trace de nos expériences passées et nous guide silencieusement¹.


Autrement dit, une partie de nos ressources est inscrite dans notre chair, prête à se réactiver dès qu’un contexte l’éveille.

Explorer l’invisible, l’inédit et le familier

Dans le mouvement, la création, il devient possible de découvrir des ressources qui dorment, ou qui n’ont jamais encore été appelées.

Improviser une danse, tracer un geste sur le papier, poser une parole inattendue : c’est comme pousser une porte, faire surgir du nouveau.


Des ressources parfois fragiles, parfois puissantes, qui élargissent le champ de ce que nous pensions possible, et convoquent avec amour notre attention et nos intentions.

Avec nos corps – physiques, émotionnels, mentaux, spirituels, subtils – ce va-et-vient entre l’intime, et le créatif, entre mémoires et imaginaire, nourrit notre potentiel.

Bon pour Soi, et plus grand que Soi.



La mémoire comme terrain fertile

Nos ressources s’enracinent dans un vaste réseau de mémoires.

La mémoire de travail garde brièvement ce qui est nécessaire, le temps de retenir ce qu’on veut dire ou faire à l’instant ; elle s’appuie souvent sur, ou s’adosse à, la mémoire à long terme.


La mémoire à long terme, elle, peut conserver des traces toute une vie (et peut aussi s'effacer...) ; elle repose sur trois gestes essentiels :


- encoder par les sens, transformer l’expérience en empreintes


- stocker (consolider), stabiliser ces traces dans la durée après qu’elles aient été suffisamment répétées, réactivées ou reliées à une émotion, à un sens, à une action


- rappeler, les faire émerger lorsque le contexte ou un mouvement sensoriel les sollicite.


La mémoire à long terme est constituée des mémoires :

  • perceptive

  • procédurale (motrice)

  • épisodique

  • sémantique

  • autobiographique


Certaines explicites, d’autres implicites, silencieuses dans les gestes, les habitudes ou les savoirs du corps.


Quand le mouvement, la création ou une présence attentive les éveillent, ces mémoires deviennent des sources vivantes, nourrissant notre capacité à inventer, à apprendre et à nous relier au monde.

Il y a les mémoires en sommeil, les activées, les délaissées… et celles que nous pouvons créer et consolider en présence.

Porter attention à celles qui nous font du bien, et fragiliser celles qui éloignent

JE SUIS.


Le mouvement, la créativité et la présence au vivant sont autant de passages vers cette intelligence sensible du corps.


Ils rappellent que rien n’est figé, que tout se transforme, et que la ressource circule dès qu’on lui offre un espace d’expression.


C’est dans cette dynamique — entre forces, appuis, vulnérabilités et émergences — que se tisse le chemin de nos Forces Sensibles.


Le 1er novembre, à l’occasion du Stage du même nom, nous plongerons ensemble dans cette exploration vivante : un temps pour ressentir, créer, et laisser danser les mémoires du corps.

Un pas de plus, simplement, sur le chemin du vivre humain.


¹ Antonio Damasio, L’Erreur de Descartes : la raison des émotions

 

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